Hard boogie / Heavy rock’n’roll / Raw blues (Fr)
Ganafoul fait partie des pionniers du hard boogie. Ce gang légendaire voit le jour en 1974 dans un entrepôt de Givors. Un an plus tôt, AC/DC vient à peine de se former à Sidney, les Anglais de Status Quo décrochent un hit avec « Caroline » et Les Variations enregistrent l’album Take It Or Leave It à Memphis. Le circuit des concerts rock n’existe pas en France.
Les MJC ne sont crées que depuis trois ans et Ganafoul se tanne le cuir à ce régime sans sucre. Des centaines de concerts, cinq album set cinquante ans plus tard, Ganafoul est toujours là. Solide.
Devenus un quartette, ils perpétuent pied au plancher ce son « heavy » originel, massif, organique et salement bluesy. Radicalisé (Blue Cheer), rendu hypnotique (Kyuss), ce son aura sans doute irrigué avec d’autres le courant stoner des années 90.
Jack Bon est un compositeur inspiré et prolifique. Excellent chanteur, il a conservé ce timbre de voix identifiable, gouailleur et teigneux, la patine du temps en plus. Les doigts plantés dans le 220 volts, les joues collées aux lampes des amplis Marshall, le groupe est au plus près de son identité originelle. L’exaltation juvénile des premiers albums a laissé la place à un groupe mature, serein et puissant. Ganafoul, qui a essentiellement enregistré et joué en trio, se trouve notamment enrichi par l’entrelacs des deux guitares. Gonzalez et Bon sont en effet parmi les meilleurs bretteurs du rock français des années 1970, et ils le sont restés. Ce qui n’a pas échappé au label Bad Reputation qui réédite aujourd’hui les albums Saturday Night (77) et Full Speed Ahead (78) du trio, avant de signer en 2023 la publication d’un tout nouvel opus : Roll On !